Smoke in the darkness (feat Carol)

Smoke in darkness

L'

apocalypse était aux portes de la planète. L’enfer, les démons se faisaient plus manifestes et plus présents. Les âmes étaient demandées, des âmes étaient prises. D’autres étaient sauvées… seulement pour un temps. Une menace constante planait. Je crois que beaucoup ignoraient réellement la gravité de la situation. Après tout, il y avait tous ces héros… Avaient-ils tous oublié Ultron ? Ou pensaient-ils qu’il y aurait toujours une solution ? Peut-être… Ou peut-être pas. Je ne pouvais le dire.

Mais j’étais sûr que la peur était là, tapis dans le cœur des gens. Je n’étais pas un grand psychologue ou sociologue ou autres types en « logue », mais je savais comment certaines personnes réagissaient au stress et à la peur. Une réponse universelle et intemporelle existait : l’alcool. Aujourd’hui encore, j’y assistais. Je parlais, en partie, de moi. En cette soirée, j’avais décidé de boire. Pour oublier ma vie ? Je crois… Est-ce que j’allais me mettre une race ? La vie ne me permettait plus vraiment ce genre de petit plaisir. Isolé, j’observai les âmes insouciantes qui chantaient, ou beuglaient selon vos gouts musicaux. Ils avaient l’alcool heureux, eux. La dernière fois que je m’étais bourré la gueule, je crois que j’ai essayé de me suicider ou un truc dans le genre.

Faisant tournoyer mon whisky, j’essayais de me concentrer sur autres choses, mais rien n’y faisait. L’odeur du péché était impossible à ignorer. Je ne dis pas que je n’y étais pas habitué, mais je le sentais plus qu’avant. Enfin, ce n’étaient mes sens qui étaient plus développé. Non, c’était comme si le péché devait plus fort chez chacun. C’était léger, mais je le sentais. Le péché grandissait.

Oh, c’était vrai que le péché, je le cherchais en venant dans ce quartier. Après tout, il était connu pour ses activités peu recommandables. Mais même là, je pouvais sentir que le péché était plus fort qu’à la coutume. Je me frottais les tempes. Je devais me faire des idées. Ce n’était sans doute que mon imagination. La réflexion, ça n’avait jamais été mon truc. Il y avait des gens plus qualifiés que moi pour savoir si un nouveau truc se préparait.

De mes doutes, j’étais certain que Zarathos, mon cher compagnon lié de force à mon être, pouvait m’éclairer. Mais il restait obstinément muet. Il me disait que chasser les démons était déjà une activité bien assez intéressante en soi ou même chasser les coupables. A vrai dire, avec toutes ses personnes marquées, il était devenu facile de savoir qui était destiné à l’enfer, même sans être un Ghost Rider.

Finissant mon verre, je soupirai, laissant la monnaie sur la table. Sans un regard, je quittais cette ambiance bon enfant et naïf. C’était au-dessus de mes forces d’observer cette insouciance. Je ne pourrais jamais redevenir ainsi, même si j’arrivais à me débarrasser de mon démon. J’avais vu trop de choses.

L’air frais de la nuit trancha avec la chaleur moite du bar. Sortant une cigarette, je fumais un peu. Une vieille habitude que j’avais réussi à me débarrasser, mais avec le grand retour, j’avais vu que ce vice m’était revenu. Même mes petites victoires m’étaient arrachées. Alors que la musique et les chants titillaient encore mes oreilles, je ne fis guère attention à la présence qui s’approchait de moi, trop occupé à resasser de vieux souvenirs.

Smoke in darkness

L

âchant une bouffée de fumée, mes yeux se levèrent vers la source de la voix. Une femme… qui volait… Ma foi, ce n’était pas vraiment la chose la plus étrange que j’avais vu. Non, en réalité, c’était étrange, tellement c’était banal. Je ne répondis pas tout de suite à ces interrogations. D’abord, savoir ce qu’elle me voulait. Surement pas me payer un verre.

La venue de sa visite se fit rapidement savoir. Une affaire démoniaque… Hé ben, c’était une habitude ces temps-ci.

« Et j’ai affaire à qui aujourd’hui ? Avengers ? X-men ? Shield ? Equipe numéro 582 ? »

Sarcasme. Je ne savais même plus qui était dans quelle épique. En vérité, est-ce que j’en avais déjà eu quelque à faire de savoir qui il y avait dans chaque équipe ? Ca n’avait jamais été trop mon truc ces petits groupes de super-héros bien gentils. Nos méthodes étaient radicalement différentes. Et puis, pouvais-je inspirer la moindre confiance à qui que ce soit ?

Donc, tout ça pour dire que je ne savais vraiment qui elle était. Tout ce que je savais, c’était qu’elle avait une âme. Bon, au moins, ce n’était pas un démon. C’était déjà ça de pris. On pouvait toujours parler.

Jetant ma cigarette au sol, je l’éteignais sous ma semelle. On allait devoir parler. Génial.

« Bah évidemment que c’est pour ça. J’ai jamais vu personne débarqué du ciel pour juste taper la causette. Donc ouais, on peut dire ça. Même si généralement, ce sont les problèmes démoniaques qui viennent à moi. M’enfin, c’est quoi le problème ? »

J’aurais pu juste partir. L’envoyer chier… Mais, comme le dirait mon colocataire de tête, j’avais tendance à m’investir dans des problèmes qui ne me concernaient absolument pas. Et puis, je n’avais pas l’impression qu’elle était du genre à se contenter d’un non. Plus vite fini, plus vite j’aurai la paix.